Pas triste, la combine montée par la multinationalemultinationaleEntreprise, généralement assez grande, qui opère et qui a des activités productives et commerciales dans plusieurs pays. Elle est composée habituellement d'une maison mère, où se trouve le siège social, et plusieurs filiales étrangères. (en anglais : multinational) belge Agfa Gevaert. Comment se débarrasser à peu de frais des commerçants auquel le groupe a vendu des "mini-lab" de développement de photos argentiques avec, à la clé, contrat de maintenance et de service après-vente (fourniture en papier, de produits chimiques, etc.) ? Pour Agfa Gevaert, la photo papier, c’est naturellement fini. Démodée, remisée aux musées, au profitprofitIl s'agit du profit attribuable à la société, au groupe. Exemple : lorsqu'une filiale est détenue à hauteur de 50% par le groupe A, seuls 50% des profits de cette filiale est attribué au groupe A. On parle aussi du {{profit net du groupe}}. du numérique. Restait, donc, à trouver le truc pour "remiser" également ces commerçants. Le truc, le voici : créer de toute pièce une vraie fausse filiale, Agfa Photo, une coquille vide promise à rapide liquidation mais, naturellement, non sans avoir auparavant invité ces commerçants à transférer leur contrat vers la nouvelle entité. Transfert en 2004. Liquidation judiciaire un an plus tard, en 2005. Le tribunal de commerce de Nanterre, prononçant la faillite, ne pourra que constater que Agfa Photo était en cessation de paiements dès novembre 2004 et n’a donc eu, comme relève le Canard Enchaîné, "des comptes positifs que pendant les quinze premiers jours de sa brillante mais éphémère existence". Les commerçants qui réclament leur dû ? Porte de bois : le groupe Agfa dit ne pas connaître Agfa Photo, dont la cinquantaine de salariés (transférés eux aussi, comme les contrats) a entre-temps été virée, sans versement de salaires, ni de préavis, ni d’indemnités (transférés vers les fonds sociaux) puisque la boîte a été programmée pour cela, tomber en faillite, solder les comptes. La suite ? Sans doute devant les tribunaux, 42 des commerçants lésés ayant saisi le procureur de Nanterre pour dénoncer "l’escroquerie dont ils s’estiment avoir été les victimes". Tout de suite, les grands mots...

Source : Canard Enchaîné du 24 octobre 2007