Les "investisseurs" ne savent plus où se tourner pour placer leurs billes, répète à l’envi la presse financière, tant les risques et l’instabilité générale accumulent les nuages. La tendance, cependant, pointerait dans le sens des valeurs sûres de la Bourse, les grosses multinationales affichant des bilans rassurants. Voir le cas d’Inbev qui, après Ford et Walt Disney, s’est faite banque d’épargne en attirant 110 milliards de dollars (100,6 milliards d’euros) pour son émission d’obligations à dix ans, soit plus que le montant nécessaire (108 milliards de dollars) au rachat du concurrent SABMiller, annoncé en novembre 2015. Les esprits chagrins diront peut-être qu’on mélange pommes et poires, qu’un montant n’est pas l’autre, le premier consistant de A à Z en un endettement et, le second, à un transfert de moyens sans anicroches. Qui ne perd en tout état de cause rien dans l’opération obligataire, ce sont les banques qui font ici fonction de passerelles, la Deutsche Bank, Barclays et la Bank of America Merrill Lynch.

Source : Financial Times, 14 janvier 2016