Aujourd’hui, la campagne Fossil free politics et le réseau ENCO (European Network of Corporate Observatories) publient le rapport « La relance dévoyée par l’hydrogène. Comment les lobbys des énergies fossiles siphonnent les plans de relance post-Covid ». Ce rapport révèle comment l’industrie fossile a capturé les fonds de relance grâce à un lobbying féroce en Italie, France, Portugal et en Espagne, tout comme au niveau européen.
Les plans de relance post-Covid-19 de l’Union européenneUnion européenneOu UE : Organisation politique régionale issue du traité de Maastricht (Pays-Bas) en février 1992 et entré en vigueur en novembre 1993. Elle repose sur trois piliers : les fondements socio-économiques instituant les Communautés européennes et existant depuis 1957 ; les nouveaux dispositifs relatifs à la politique étrangère et de sécurité commune ; la coopération dans les domaines de la justice et des affaires intérieures. L\'Union compte actuellement 27 membres : Allemagne, Belgique, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas (1957), Danemark, Irlande, Royaume-Uni (1973), Grèce (1981), Espagne, Portugal (1986), Autriche, Finlande, Suède (1995), Chypre, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, Slovaquie, Slovénie, Tchéquie (2004), Bulgarie, Roumanie (2007). (En anglais : European Union) sont censés favoriser la « transition verte » et nous faire sortir des énergies fossiles. Pourtant, en raison du lobbying de l’industrie tant au niveau national qu’européen, les géants du pétrole et du gaz figurent encore parmi les principaux bénéficiaires de ces fonds en Italie, en Espagne, au Portugal et en France.
La Commission européenne a déclaré vouloir éviter de renflouer à coups de milliards d’euros l’industrie des énergies fossiles. Malgré des signaux contradictoires, elle semble s’être efforcée, dans le cas de ces quatre pays, d’exclure tout financement direct de projets d’énergie fossile. Cependant, les géants des hydrocarbures – et leur principal produit : le gaz d’origine fossile – ont trouvé une bouée de sauvetage : l’hydrogène et les gaz renouvelables, qui occupent une place centrale dans les plans de relance nationaux.
Au moins 8,3 milliards d’euros sont fléchés, dans le cadre des fonds de relance des quatre pays étudiés dans ce rapport, vers des projets relatifs à l’hydrogène et aux gaz renouvelables. C’est le résultat d’un effort de lobbying concerté de la part de l’industrie des énergies fossiles, à travers un nombre pléthorique de réunions de lobbying et d’événements publics avec les décideurs. Les industriels ont même parfois été invités à rédiger - et à mettre en œuvre - les plans de relance nationaux. Une industrie réputée pour ses efforts pour bloquer et retarder toute action climatique continue ainsi à être renflouée à grands coups d’argent public. Mais surtout, l’importance excessive accordée à l’hydrogène dans les plans de relance pourrait enfermer l’Europe dans des décennies supplémentaires de consommation de combustibles fossiles.
Le seul moyen de parvenir à une relance sans énergies fossiles, qui donne la priorité à la justice sociale et environnementale plutôt que de déverser davantage d’argent public dans les poches des entreprises polluantes, est d’exclure l’industrie des énergies fossiles des processus décisionnels publics aux niveaux national, européen et international, à l’exemple des restrictions mises en place pour l’industrie du tabac.
Le rapport marque aussi le lancement du projet "Recovery Watch", du réseau ENCO, dont l’objectif est un travail d’investigation sur la façon dont l’industrie influence les plans de relance au niveau national et européen, et oeuvre à capturer les fonds de relance pour faire plus de profits.
Consulter le rapport ici.